
Avec une créatrice
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Dans les coulisses de Camille D.
Bienvenue au cœur de la créativité lyonnaise ! Aujourd'hui, nous avons le privilège de pénétrer dans l'univers de Camille Darde Martin, une artisane bijoutière autodidacte passionnée, évoluant au sein de son atelier-boutique situé au 38 rue Auguste Compte, Lyon 2.
Accompagnez-nous à la rencontre de l'âme créative de Camille, de ses créations et de son amour pour l'artisanat.

Crédit photo @sabine_serrad
Camille, pouvez-vous nous parler de vos débuts, de votre parcours et de ce qui vous a inspiré le lancement de votre ligne de bijoux ?
Mes débuts en tant que créatrice de bijoux ont commencé à New York. J'ai passé 13 ans à New York, j'y suis arrivée en 2008 et je travaillais dans la mode. J'ai toujours fabriqué des bijoux, un peu pour moi, en assemblant des chaînes et en enfilant des perles, et puis, petit à petit, je m'y suis prise au jeu et je me suis formée. Mon parcours était plutôt classique, école de commerce, plusieurs emplois dans la mode, puis le départ pour New York. J'ai ressenti le besoin de travailler de mes propres mains, c'est devenu une évidence. Je me suis lancée en freelance, la semaine en tant que styliste pour des photo shoots et le week-end, je vendais mes bijoux dans les marchés.
Comment décririez-vous le style distinctif de vos créations et quelles sont vos principales sources d'inspiration ?
On m'a souvent dit que mes créations étaient classiques, "with a twist", donc assez faciles à porter, mais tout de même distinctives. Ma grande expertise, c'est le moulage de dentelle ancienne, c'est vraiment une spécificité de mes lignes de bijoux. Mes principales sources d'inspiration peuvent être des silhouettes dans la rue, des images, beaucoup de contenu Instagram aussi, ça peut être des meubles, des escaliers, l'architecture, d'autres bijoux qui me font penser à des choses que je pourrais créer aussi, c'est un grand mélange.

Crédit photo @sabine_serrad
Pouvez-vous nous raconter le processus de création typique, de la conception à la réalisation d'une pièce de bijoux ?
Je passe rarement par des croquis ou des dessins, ce n’est pas vraiment ma force. Personnellement, j'aborde directement la matière en pratiquant la fonte à cire perdue. Tout commence par la création d'un prototype en cire que je sculpte avec des outils spécialisés jusqu'à obtenir la forme désirée. Ensuite, le fondeur intervient pour couler le métal choisi. Je récupère la pièce brute, la retravaille, la polit, puis la lui rapporte pour en faire un moule. Je récupère ensuite les pièces, appelées brutes de fonte. La pièce nécessite ensuite une phase de réaparation et de polissage, suivie de la dernière étape : la dorure. Parfois, il est également nécessaire de sertir une ou plusieurs pierres.
La ville de Lyon semble jouer un rôle important dans votre travail. Comment l'environnement lyonnais influence-t-il vos créations ?
Lyon représente un retour aux sources pour moi, étant partie à 17 ans et revenue à l'âge de 40 ans. Je redécouvre ma ville, je ne sais pas si je suis encore assez imprégnée pour que ça influence directement mes créations, bien que cela ait un impact évident sur mon bien-être. J'aime beaucoup Lyon par son architecture, le parc de la tête d'or, sa gastronomie. Je trouve que c'est devenu très international aussi, je m'y sens bien et donc je crée bien.

Crédit photo @sabine_serrad
Quels sont les principaux matériaux que vous allez utiliser pour vos créations ?
Je travaille avec divers matériaux dans la création de bijouterie fantaisie haut de gamme et de joaillerie. J'utilise le laiton plaqué or à 3 microns, de l'argent, des dentelles, ainsi que de l'or, qu'il soit de 18 carats traditionnels ou de 9 carats, moins pur, mais plus abordable. Le processus et les outils sont les mêmes, qu'il s'agisse d'argent ou d'or 18 carats.

Crédit photo @sabine_serrad
Concernant la durabilité qui est de plus en plus importante dans l'industrie de la mode, comment cela se reflète-t-il dans votre approche de la création de bijoux ?
J'apprécie créer des bijoux durables, les réparant au besoin. Le fondeur avec qui je collabore utilise exclusivement des métaux recyclés tels que l'or et l'argent, certifiés comme étant recyclés. Mes fournitures en termes de chaînes, tiges de boucles d'oreilles, etc., proviennent d'un fournisseur bien établi à Lyon. Pour les pierres, en reconnaissant le défi des pierres éthiques, je m'approvisionne auprès de vendeurs de confiance qui possèdent une connaissance approfondie de leur métier, visitent parfois les mines et sont familiers avec les revendeurs auxquels ils font appel.

Crédit photo @sabine_serrad
Y a-t-il une pièce de bijoux dont vous êtes particulièrement fière ou qui a une signification spéciale pour vous ?
J'adore particulièrement le bracelet "Love Morse Code" que je porte tous les jours. C'est un modèle qui existe depuis mes débuts, ça doit faire 10 ans que je l'ai créée. Initialement, je n'avais pas prévu d'inscrire "Love en Morse" sur le bracelet lors de sa création. Cette idée m'est venue spontanément, et étant l'une de mes premières sculptures en cire, j’y suis attachée.

Crédit photo @nico_darde
Quels sont vos projets à long terme pour votre marque de bijoux ?
Mes projets à long terme sont les mêmes qu’à court et moyen terme. J'ai ouvert ma boutique-atelier il y a presque 3 ans, à Lyon, et je suis satisfaite de son succès. J'aimerais continuer de vivre de mes créations, développer les collaborations pour partager mon travail. L'idée est de maintenir mes collections de haute fantaisie tout en étendant ma gamme vers des collections plus haut de gamme en or 9 ou 18 carats, agrémentées de pierres fines et précieuses. Aussi, je suis amenée à réaliser de plus en plus de bijoux sur mesure. Les clients me sollicitent pour leur fabriquer des bijoux originaux et moins conventionnels que ce que l'on trouve sur le marché. Je réalise beaucoup de transformations de bijoux anciens, en réutilisant les pierres et l'or des clients pour leur designer de nouveaux bijoux à la fois contemporains et intemporels.
Crédit photo @sabine_serrad
Comment gérez-vous les défis ou les obstacles qui peuvent surgir dans le monde de la création et de l'entrepreneuriat ?
Les défis et les obstacles sont constants, une réalité quotidienne. En tant que freelance depuis longtemps, je suis habituée à cet aspect entrepreneurial. J'avoue que j'adore chercher des solutions, prenant les défis au fur et à mesure. La seule contrainte qui me perturbe, c’est le temps. Je trouve toujours que je manque de temps. J'aimerais vraiment passer plus de temps à la création, car effectivement, dans la vie d'entrepreneur, il y a tout l'envers du décor.

Crédit photo @nico_darde
Quel est votre rapport à la lingerie ? Que vous évoque Maison Lejaby ?
Lorsque j'étais étudiante, ma grand-mère m'avait donné beaucoup de vieilles dentelles ainsi que des galons et des pièces de passementerie destinés à la couture. J'ai ensuite travaillé dans une agence de tendance et de communication avec diverses marques de lingerie comme clients, gérant leurs publicités. Cela m'a initié à l'univers de la lingerie. Ensuite, j'ai travaillé pour les salons de la lingerie à Paris, Lyon et à New York, j’organisais les défilés. J'ai découvert via les salons de nombreux denteliers et c'est aussi comme ça que mon amour de la dentelle est né. Maison Lejaby m'évoque une maison française, lyonnaise de surcroît, une qualité distinctive, une marque proche de ses clients offrant des modèles assurant un certain confort. Bien sûr, la corseterie, et plus particulièrement la dentelle, est un point commun entre nos deux marques, avec l'utilisation de superbes dentelles fabriquées en France.

Crédit photo @sabine_serrad
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